Les assos engagées #2: Ingénieur·e·s du Monde

15 mars 2024
Pauline
Les assos engagées dans la durabilité #2. Pour ce deuxième épisode, nous vous proposons de rencontrer deux membres d’Ingénieur·e·s du Monde, Julien et Martin. Avec eux, nous avons discuté durabilité sociale et environnementale dans un contexte mondial.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que l’association en quelques mots ?

Julien : Je suis actuellement en première année de master en science et génie des matériaux après un bachelor dans la même section. Je suis co-responsable des évènements chez Ingénieur·es du Monde (IDM). C’est une association d’une vingtaine d’étudiantes et étudiants de l’EPFL, et depuis cette année également de l’UNIL. Notre but est de promouvoir l’intégration de valeurs durables, d’un point de vue social et environnemental, dans le travail des futurs ingénieures et ingénieurs. On y travaille également dans d’autres domaines que l’ingénierie comme l’architecture, le droit, la médecine, etc. Nos principales activités sont l’organisation d’évènements et de stages. Dans le pôle évènements, on propose des conférences, des projections de films, ainsi que la Semaine du Monde qui se tiendra cette année du 8 au 12 avril, avec des workshops, des projections de films, un concert et tous les midis les associations de pays de l’EPFL qui font découvrir leur cuisine.


Martin : Je suis en première année de master en génie civil. Je suis co-responsable stages et partenariats au sein d’IDM. Comme Julien l’a dit, une des activités d’IDM est de permettre à des étudiantes et étudiants de partir en stage à l’étranger. Dans mon pôle, on s’occupe de les mettre en contact avec des organisations impliquées dans la durabilité sociale et qui agissent à l’échelle locale. Les stages que l’on soutient suivent deux axes principaux : répondre à un besoin essentiel des communautés afin de réduire les inégalités et minimiser l’impact social et environnemental de ces technologies. Les projets proposés couvrent par exemple le traitement de l’eau, la permaculture, la construction parasismique, la gestion des déchets ou l’électrification de zones rurales. On suit les stagiaires et on les aide dans leurs démarches, notamment pour l’obtention d’une bourse qui couvre leurs frais de voyage et de visa. Il est aussi possible de candidater à cette bourse en proposant son propre stage, n’hésitez pas à nous contacter à ce sujet. On s’occupe également de trouver de nouveaux partenaires et de maintenir ceux déjà existants, ce qui nous permet de continuer à proposer des offres de stage aux étudiantes et étudiants chaque année. Chaque semestre, on organise le « Retour de stage ». C’est un évènement sur le campus durant lequel les anciennes et anciens stagiaires d’IDM viennent présenter leur stage et échanger avec les étudiantes et étudiants potentiellement intéressés. Tu peux retrouver plus d’informations sur les stages sur le site internet.

Comment avez-vous rejoint l’association ?

Julien : Je faisais partie de Sat l’année dernière et j’ai aidé à l’organisation du Concert du Monde en collaboration avec IDM. C’est un évènement que j’ai adoré organiser mais j’ai surtout été particulièrement touché par les valeurs prônées par IDM. C’est ça qui m’a donné envie de les rejoindre.

Martin : J’ai eu la chance de partir en stage avec IDM l’année dernière au Chili. C’est suite à cette expérience que j’ai décidé de rejoindre l’asso. 

 

Martin en retour de stage

Qu’est-ce que la durabilité pour vous ?

Julien : Pour moi la durabilité c’est l’ensemble des aspects qui font que dans des dizaines d’années, les générations futures pourront encore vivre sur Terre de manière décente. Il y a bien évidemment la durabilité dans le sens du respect de l’environnement mais également la durabilité économique, sociale avec des combats contre le sexisme ou le racisme par exemple. 

Martin : En plus de cet aspect pluridisciplinaire, j’aimerais rajouter l’aspect mondial de la durabilité, notamment au sein des relations entre les pays. Il est par exemple possible de rendre la gestion des déchets en Suisse « durable » tout en exportant nos déchets vers d’autres pays contre une rémunération. Pour citer un autre exemple, là où j’ai réalisé mon stage au Chili, il y avait l’une des plus grandes mines de lithium du monde. Ce lithium qui est utilisé dans nos batteries cause des gros problèmes environnementaux sur place dont nous n’avons pas forcément conscience ici en Suisse.



Quelle vision avez-vous de votre futur rôle en tant qu’ingénieurs dans la construction d’un monde plus durable ?

Martin : Ce sont des sujets qui m’intéressent depuis longtemps et c’est essentiel pour moi d’avoir un travail qui a un impact positif réel sur l’environnement ainsi que sur la société. Je fais également des études en transport et en urbanisme, donc des domaines très liés à la durabilité. 

Julien : De mon côté, je ne sais pas encore ce que je souhaite faire après mes études. Je pense néanmoins que mes études en matériaux me donnent la chance de travailler dans de nombreux domaines qui peuvent avoir un impact positif : l’environnement, le médical, etc. Comme je disais, la durabilité c’est également l’engagement contre le racisme et pour le féminisme. Je pense réellement que ce sont des causes dans lesquels on peut s’investir sans pour autant être « ingénieur environnemental ». 

Martin : En réponse à Julien, je voudrais également ajouter qu’il est possible de continuer à s’investir au-delà de l’aspect professionnel. Les engagements associatifs ne s’arrêtent pas à la sortie du campus, ils ont un rôle à jouer dans la transition autant que les engagements professionnels.



Martin, peux-tu me parler un peu plus précisément de ton expérience de stage au Chili ?

Martin: J’ai travaillé dans une fondation chilienne qui propose des projets d’urbanisme à impact social. J’étais le seul étranger dans l’équipe. Travailler avec des locaux était une vraie chance car ce sont des gens qui connaissent le contexte. J’étais chargé de réaliser un diagnostic de mobilité cyclable de la ville suite à beaucoup d’accidents sur les routes. J’ai récolté des données pour montrer l’importance d’avoir un plan de mobilité cyclable. On a rassemblé les différents acteurs afin qu’ils puissent discuter ensemble. On a également offert une formation à des groupes de citoyennes et citoyen pour qu’ils continuent à porter ces sujets avec des ateliers participatifs. Encore une notion de durabilité… Le sujet du vélo a beaucoup évolué dans les grandes villes et les pays développés mais bien moins dans les zones rurales des pays en voie de développement. J’ai donc vraiment l’impression d’avoir apporté un nouveau point de vue face à cette problématique. 



Vous pouvez retrouver toutes les nouvelles de l’association IDM sur leurs réseaux sociaux et leur site

 



Rendez-vous vendredi prochain pour le troisième épisode de cette série où nous partirons à la rencontre de Lorraine et Bénédicte, deux membres de Sailowtech. Avec elles, nous discuterons d’expéditions, de préservation des océans et de low-tech. Restez connectés!

Retrouvez également sur notre site le premier épisode de cette série consacrée à la durabilité où nous avons reçu deux membres du Zero Emission Group.