Laver des assiettes, couler des crêpes, prendre des commandes étranges ou bien faire de la marche rapide avec un plateau de 5kg, c’est mon planning une fois par semaine. Vous l’aurez peut-être compris: j’ai un travail dans une crêperie, (et ça fait un bon moment que j’y suis). De base j’étais simplement serveuse mais désormais je fais aussi les crêpes.
J’ai commencé à la fin du lycée car je voulais me faire des sous pour pouvoir aider mes parents à me payer un appartement à Lausanne pour commencer mon bachelor à l’EPFL en septembre. J’ai donc travaillé pendant les vacances d’été. Mais comme j’adore voyager et que le salaire n’est pas exceptionnel, il m’a fallu continuer pendant ma première année. Jusqu’en décembre 2021, je devais faire les trajets depuis Neuchâtel (c’est dur de trouver quelque chose à Lausanne). Donc prendre un travail sur Lausanne n’était pas top. Quand j’ai enfin pu trouver une coloc sur place, je n’avais plus envie de quitter ce boulot pour un autre!
Ça consiste en quoi?
J’ai un horaire léger, je ne travaille qu’une seule fois par semaine. Cela me permet de rentrer à Neuchâtel, de voir mes parents et mes amis. Je bosse soit le samedi soir, je fais alors le service, soit le vendredi soir, je fais alors les crêpes, avec une fermeture en prime. Cette dernière tranche est la plus compliquée car j’ai une semaine de cours dans les jambes, et je dois me précipiter à la crêperie dès ma sortie du train. Pendant la soirée ça s’enchaîne et je dois faire la fermeture, donc au lieu d’une bière de fin de semaine, c’est le nettoyage de la cuisine et des plaques qui m’attend!
La salle du haut
Le samedi au service, c’est plus facile. Même si c’est une grosse soirée, un jour de repos la précède. Par contre des fois c’est compliqué d’être agréable avec les clientes et clients casse-pieds lorsqu’on a encore une série d’analyse en tête. Mais il faut faire son maximum pour satisfaire tout le monde sans perdre la tête. En plus, la majorité des gens sont gentils et agréables.
Comment s’organiser?
En général, je ne suis pas une personne qui révise le soir à part pour des examens. Donc mes horaires de service ne sont pas encombrants pour les études, à part pendant les révisions et la session d’examens. Mais en même temps ça me permet de me déconnecter un peu des cours. Et quand une fermeture tombe la veille d’un examen, c’est là où ma super gérante vient à ma rescousse. Elle a un grand cœur et me supporte à fond dans mes études donc elle trouvera toujours une solution. En plus, notre équipe est assez grande, donc il y a du monde pour faire des échanges. J’ai de la chance à ce niveau-là.
Par contre, si concilier mes études avec mon travail est faisable, c’est plus compliqué de sortir en soirée le weekend. Soit je travaille, donc j’arrive tard à la fête, soit je suis trop fatiguée pour aller quelque part donc la fête c’est toute seule dans mon lit en dormant. Mais bon, c’est pas la mort, surtout que la majorité des soirées étudiantes sont en semaine.
Qu’est-ce que ça m’apporte?
Je ne vais pas mentir, je fais ça pour gagner de l’argent, c’est classique pour un job étudiant. Mais si on regarde de plus près, ce boulot me permet de me faire de l’expérience en restauration, ce que je peux mettre sur mon CV (même si ce n’est pas là-dedans que je vais continuer ma vie, c’est utile pour de futurs petits jobs étudiants). Ça m’offre aussi d’autres compétences professionnelles comme l’organisation, le travail en équipe ou encore l’efficacité.
En plus, j’ai toujours été quelqu’un d’assez timide en général donc ça m’a forcée à avoir des interactions sociales, ce qui facilite celles que j’ai en dehors du boulot.
Et finalement, ça fait quand même du bien de penser à autre chose qu’aux cours, même si c’est dans une cuisine. En plus, mes collègues sont vraiment gentils donc c’est des shifts sympas et souvent drôles.
Et les vacances dans tout ça?
En ce qui concerne les vacances, c’est pas de chance. Comme je suis employée comme une personne lambda, j’ai 5 semaines de vacances par année. Mais comme je ne travaille qu’une seule fois par semaine, ce n’est pas trop encombrant pendant l’année scolaire.
Par contre, je travaille plus pendant mes vacances. Donc les 2 mois de vacances en été, et bien je les passe en cuisine ou bien à zigzaguer avec des plateaux entre les nombreuses tables de la terrasse! Légalement, je pourrais mettre toutes mes semaines de vacances disponibles à l’année à ce moment. Mais comme l’été est la plus grosse période (avec Noël), et bien la gérante demande de ne pas prendre plus que 2 semaines, sinon plus personne n’est là pour assurer les gros rushs.
Ce sont des grosses journées, avec souvent 6-7 heures d’affilée de service. Les rushs à midi sont conséquents, mais heureusement l’équipe est d’attaque. Les soirées sont longues et les fermetures se font tout juste avant le dernier bus. En plus, on les enchaîne souvent avec les ouvertures (à 11 heures ça passe). Ce ne sont pas des vacances tout repos, mais ça met un rythme – pas mal décalé, aux journées. Et en plus, ça me fait pas mal d’argent pour mes vraies vacances.
Dur mais pas impossible
Avoir un travail à côté des études ce n’est pas recommandé, surtout à l’EPFL. Mais si vous vous y prenez bien, c’est faisable. Par contre, je ne le conseillerais pas à n’importe qui. Dans mon expérience, beaucoup de facteurs entrent en jeux pour que ça se passe bien: une gérante incroyable, des horaires qui correspondent, pas de travail à part pendant les heures, et surtout une bonne organisation de son côté! Il est vrai que je ne continuerais pas si l’argent coulait à flots, mais au final c’est quand même sympa et les crêpes sont bonnes.
Si vous aimeriez partager votre expérience avec un travail à côté des études, n’hésitez pas à me contacter par email à @sophia.kovalenko@epfl.ch