Baravek #2 : Nicolas Grandjean

Baravek est une chronique mensuelle où nous interviewons une personne connue ou importante de l’EPFL dans un bar lausannois de son choix. Ce mois-ci, nous avons rencontré un chercheur et professeur connu de l’EPFL. Des lasers, des boîtes quantiques, des microLEDs et Mayeul, on parle bien sûr de Nicolas Grandjean, directeur de la section physique et professeur reconnu de physique mécanique ! Monsieur Grandjean a fait le choix d’être interviewé dans un lieu important pour lui : le Café de Grancy !
Quel est votre parcours, quel est le chemin qui vous a mené jusqu’à l’EPFL ?

Bon déjà c’est vrai qu’avoir un père physicien ça aide pas mal ! Petit, il m’arrivait déjà souvent de faire des expériences de chimie et de physique par exemple. Arrivé à l’adolescence, je commençais à trouver les maths rébarbatives, je me suis donc plutôt tourné vers le monde associatif. Puis j’ai dû choisir entre la fac de philo ou de physique. J’ai longuement hésité à cause de la partie «austère» de la physique, et je pense que je ne suis pas le seul dans ce cas, c’est pour cela que j’essaie de rendre distrayant mes cours en rendant la physique moins austère.

C’est au moment de la recherche, quand j’ai fait ma thèse sur les structures quantiques à Sophia Antipolis à Nice que j’ai su que j’avais fait le bon choix avec la physique. Après ma thèse, j’ai été engagé dans le même labo pour le CNRS. Petit conseil à part, si vous pouvez changer d’endroit, faites-le ! J’ai choisi le confort en restant dans ce même labo et je regrette de ne pas avoir été plus aventureux. Finalement en 2002, j’ai décidé de changer d’air après 12 ans au CNRS et j’ai été approché par quelqu’un de l’EPFL. Me voici sur le campus depuis !

On parle souvent des étudiants durant la période covid, Mais comment l’avez vous vécu en tant qu’enseignant ?

Je sais qu’à Stanford, l’administration a mis en place pendant la Covid des ressources en ligne pour les étudiantes et étudiants et pour le personnel enseignant afin de traverser au mieux cette crise. De plus, les professeurs ont tout autant été impactés par les cours et le travail à distance. Pendant le deuxième semestre de 2020, j’étais chez moi dans mon bureau avec des zooms qui duraient des fois jusqu’à plus de 10h du soir non-stop. Quand on est sur un ordinateur, il n’y a aucune pause, quand des gens discutent sur zoom d’autre chose, on regarde vite ses mails, on remplit un document, on ne se détend jamais. La situation s’est améliorée à la rentrée 2020 car j’étais en amphi en live-streaming avec un de mes post-docs, Mayeul, qui faisait le lien avec les étudiants qui étaient chez eux. J’avais un peu plus l’impression d’être avec mes étudiants.

Pourquoi avoir choisi le café de Grancy ?

J’avoue que j’ai hésité avec le Bleu Lézard où j’allais souvent avec mes doctorants à l’époque ! Mais j’ai choisi le Café de Grancy car c’est ici la première fois où j’ai été reçu pour être recruté prof et où j’ai rencontré mes futurs collègues.

Si vous deveniez président de l’EPFL maintenant, quelle serait votre première mesure ?

L’EPFL, notamment via son site, tourne beaucoup la communication vers l’extérieur, je pense qu’il serait bien de favoriser un peu la communication interne, notamment envers les étudiantes et étudiants. Deuxièmement, il faudrait plus de travaux de groupes et de travaux pratiques. Tous les étudiants et étudiantes ne sont pas excellents en théorie, mais un étudiant fort en pratique fera aussi un excellent ingénieur.